224 ans après la création de l’Assemblée nationale par Louis XVI, le premier parti d’opposition rêve de mettre en pratique les idéaux économiques, sociaux et diplomatiques du Général de Gaulle.
« La France a la possibilité de trouver en elle-même la capacité de rebondir. C’est à la jeune génération de s’emparer de ce sillon. Il ne faut jamais désespérer surtout quand on est Français ». Les mots sont signés Alain Terrenoire, président de l’Union des anciens députés gaullistes.
Pourtant, à écouter Stéphan Lequet, professeur à Sciences-Po, rien ne va plus : « la situation économique et sociale est mauvaise, le secteur public hypertrophique, la coût du travail trop élevé, le taux de prélèvement sur les entreprises trop fort et les dépenses d’innovations les plus faibles d’Europe… »
N’en jetez plus, « on a raté le virage de la mondialisation et avec les 35 heures, on a laminé la valeur travail » sans oublier qu’« on n’a plus le moteur de la mécanique industrielle » et qu’« on assiste à l’émerge d’une nouvelle ségrégation sociale », assène Frédéric Salat-Baroux, secrétaire général de l’Elysée de 2005 à 2007.
Restaurer la participation
L’ancien ministre Patrick Ollier, député-maire de Rueil-Malmaison, vante, lui, la participation qui associe les salariés et le patronat dans la gestion de l’entreprise : « la grande innovation du Général a été de faire en sorte que les hommes soient partenaires et non adversaires ».
Le souvenir est vite brisé par un intervenant du public, chef d’entreprise dans l’audit à Versailles, qui juge qu« à l’UMP, il y 35 % de gaullistes, le reste n’est qu’ambition », déclenchant les applaudissements de la salle.
Vient alors le tour de Michèle Alliot-Marie, à rebrousse-poil du cabri patriotique de Charles de Gaulle : « Je suis gaulliste et européenne. L’Europe est une nécessité », avant de lâcher que le travail de Catherine Ashton, Haut-représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité est « une catastrophe », si bien que l’Europe se révèle « inexistante sur le plan de la défense européenne ».
Supprimer le Premier ministre
Le temps des propositions arrive lors de la troisième table-ronde sur la gouvernance. La candidate de l’UMP à Paris, NKM, propose purement et simplement de supprimer le rôle du Premier ministre avec deux grands pôles : le Président et le Parlement. Le Chef de l’Etat ne pourrait plus en revanche dissoudre l’Assemblée nationale sans remettre son mandat en jeu.
En clôture, le président du groupe UMP à l’Assemblée, Christian Jacob, se livre à une charge contre les gouvernements socialistes qui ont gouverné entre 1981 et aujourd’hui. Peut-être avait-il en tête cette phrase de l’homologue britannique du Général, un certain Winston Churchill, qui affirmait que « un homme politique pense à la prochaine élection, un homme d’Etat pense à la prochaine génération ».
César Armand