
Crédit photo : Assemblée nationale
15 h 50 : les questions au gouvernement se terminent doucement sûrement. Un député anonyme, comme il en existe des centaines, sort dans le jardin, après être passé par la salle des Quatre colonnes, l’enfer du parlementaire, le paradis du rubricard politique aguerri.
Cet homme qui marche seul au milieu des bosquets ne marche ni trop lentement ni trop rapidement. Il s’effondre. Un journaliste, puis deux, qui discutent avec des politiques, assistent à la scène et demandent à la cantonade : « Y’a un médecin ? Les secours sont prévenus ? »
Les huissiers, qui ont déjà appelé les pompiers, accourent, sortent, sautent les marches, déploient les parapluies et dressent un grand drap blanc. Les hommes en noir et jaune arrivent. Ils tentent le massage cardiaque. Le député ne réagit pas. Une camionnette rouge se gare sur les graviers.
« Personne ne sait s’il est encore conscient. »
Leurs collègues en sortent avec le défibrillateur. Appliqué aussitôt, mais sans effet. Armand Jung, représentant de la 1ère circonscription du Bas-Rhin, ne répond pas. Le SAMU fait, à son tour, son entrée, escortée par deux motards de la Police nationale.
Les questions au gouvernement suivent leurs cours, mais le Premier ministre Manuel Valls, visiblement informé, sort dans le jardin, s’enquérir de la situation. Il revient aux Quatre colonnes sans dire un mot. Les habitués – journalistes et politiques – se poussent aux vitres.
Une demi-heure va bientôt s’écouler, et le parlementaire n’est plus allongé par terre. Il est soigné dans la camionnette blanche d’urgence. Personne ne sait s’il est encore conscient. La voiture démarre, suivie des deux-roues, gyrophares allumés. L’AFP publie une dépêche dans la foulée.
César Armand