La liberté d’écrire dépeinte par le général de Gaulle

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En cette veille de la Fête nationale, une citation du plus illustre des Français.

Nous sommes le 26 mars 1959 à l’Elysée. Charles de Gaulle est Président de la République depuis deux mois et demi et tient une conférence de presse à l’Elysée. Quand soudain interrogé par un reporter, il donne sa définition du métier :

« La liberté d’écrire et de publier est un droit. A ceux qui en prennent la responsabilité, il est loisible de suer le fiel et de cracher le vinaigre, comme de distribuer le lait et de répandre le miel. »

Une citation extraite de De Gaulle – Pensées, répliques et anecdotes réunies par Marcel Jullain au Cherche midi en 1994.

César Armand

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Lire Valérie Trierweiler est bon pour la santé !

L’ex de François Hollande a accordé une interview à l’hebdo Femme Actuelle, et il n’y est pas que question de politique !

Crédit : Femme Actuelle

Crédit : Femme Actuelle

Au détour d’une question sur Merci pour ce moment, l’étonnante confidence de Valérie Trierweiler :

« Lors de la dernière signature, une lectrice m’a dit que sa psy lui avait recommandé mon livre, comme l’exemple d’une femme qui a souffert et qui s’est relevée. Ca m’a beaucoup touchée. Si ça peut aider certains, tant mieux. »

Comprenne qui pourra !

César Armand

La technique du reportage d’après Hervé Mille

mille

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Jeune journaliste en France libre, Marcel Haedrich croise le bras de Jean Prouvost, directeur de Paris-Soir :

« – Est-ce que ça vous ennuierait de refaire le début ? Si vous commenciez par la fin ? Pour admirer un tableau, il suffit d’ouvrir les yeux, pour apprécier la musique, on écoute, mais pour obliger quelqu’un à lire ! La paresse des lecteurs ! Il faut leur faire avaler un appât, avec un hameçon pour les accrocher.
Mille donne un exemple, un feuilleton de Paris-Soir qui commençait ainsi : « Elle était née le jour des morts » (Qui ? J’ai oublié l’héroïne.) Après ça, on ne peut plus lâcher.»

Marcel Haedrich, Citizen Prouvost, 1995

César Armand

Comme un nanti à Nancy

À des milliers de kilomètres de la patrie de Franck Sinatra, récit d’une journée au pays du macaron et de la bergamotte.

« Le train entre en gare. Veuillez ne rien oublier à votre place… » mais assurez-vous que La Croix et Le Point restent dans le filet de votre siège. Sans les avoirs lus de préférence.

Dehors, il neige à gros flocons. Le ciel pleure blanc sur manteau noir. Les téléphones portables se rallument en même temps que les parapluies se déplient. Comme si chacun sortait son antenne.

Les deux interlocuteurs n’ont pas de panneau. Un moteur de recherche d’images fait l’affaire. Direction L’Excelsior, brasserie historique de la capitale lorraine, entre deux mottes de terre sur le chantier de réhabilitation de la place.

Bleus de travail vert fluo !

En une heure et demie, choucroute de la mer – on n’est pas en Alsace, que diable ! -, verre de blanc sucré et café très gourmand. Politique, transition énergétique et Europe rythment le ballet des assiettes.

Départ ensuite pour Ludres, siège de leur entreprise. Hangar blanc et vert. Deux fois 4 000 m² d’ateliers. Machines orange, caisses à outils rouges, papiers essuie-tout rose bonbon et bleu de travail vert fluo.

Entretien en quinze minutes. Place à la séance photo. « C’est dans la boîte, merci ! » Retour à Nancy pour la place Stanislas. Fidèle à sa légende. Portail en fer forgé noir surmonté de dorures. Que de marbre! Que d’eau ruisselante dans les rainures du sol !

Il faut savoir raison garder.

Dans L’Est républicain, le quotidien local, un poète meurthe-et-mosellan déclame ses vers contre les crottes de chien. En verve contre le bourg, il s’appelle… Bour. À l’intérieur, un jeune fromager, lauréat d’un concours national, « n’en fait pas tout un fromage » (sic).

Dans le hall de la gare, la Lettre à Elise réveille les âmes assoupies par la digestion. Dans la salle d’attente aménagée en face du piano, ça lit, ça joue aux jeux vidéos… ou ça écrit ! Pas de téléphone qui sonne, seule la quiétude résonne.

Encore trente minutes à patienter. Lisons Le Fig Mag et son enquête sur Alain Juppé. Oh et puis non. Clint Eastwoord parle des Républicains dans Vanity Fair. Culture et politique pour 3€95. Je comprends mieux pourquoi j’ai acheté ce mensuel pour la première fois.

César Armand

 

Nous sommes tous des Charlie

Retour sur deux jours de peur et de terreur.

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Dix morts. Dix morts de trop. Dix mots de trop. Ce sont les premiers mots qui me viennent mercredi midi. Abasourdi. Sourd. Qui veut entendre ça ? Depuis, le bilan s’est alourdi. Treize morts, entre Charlie Hebdo et la policière municipale tuée hier à Montrouge.

Trop de maux. Trop de douleurs. Ce mercredi 7 janvier 2015, il est 11h55 à l’hôtel du ministère de la Fonction publique et de la Décentralisation. Marylise Lebranchu a invité les journalistes à midi pétantes pour discuter des dix nouvelles nouvelles métropoles.

Au deuxième rang, juste derrière, le chef d’un quotidien régional téléphone : « Quoi ? Une fusillade à Charlie Hebdo ? » Regards incrédules, frissons, oreilles dressées. A gauche : « J’ai pas de smartphone, mais on vient de m’envoyer par SMS : 10 morts, 5 blessés. »

A la dernière rangée, un JRI nous voit rivés sur nos portables : « Qu’est-ce qui se passe ? » Je hurle : « Fusillade à Charlie Hebdo. DIx morts. » Les alertes tombent qu’à l’instant. Les facebookeurs et/ou twittos s’affairent sur leurs écrans. Le drame est réel, quasi-irréel.

Plus de souffle d’exaspération car l’attente est trop longue. Les regards sont blancs. Les teints livides. Les bouches décomposées. La ministre arrive à 12h10, les yeux rivés sur son téléphone ; François Hollande vient, lui, d’arriver au siège de l’hebdomadaire satirique.

Marylise Lebranchu s’excuse pour son retard : « Je suis désolée… Je suis comme vous ce qui se passe. C’est dramatique ce que nous vivons. C’est effroyable. Je ne trouve pas les mots. »

Elle embraye malgré tout : « Je voulais vous parler des métropoles le 1er janvier, mais on m’a dit que ce n’était pas une bonne idée. » La salle, en apnée depuis dix minutes, rigole, ravie de lâcher prise et d’oublier la tragédie, ne serait-ce que quelques secondes.

Dans la foulée, départ pour un café à proximité. Pas de télévision. Juste un café et un sandwich. Peut-être une cigarette, mais non. Mon portable recharge ses batteries de l’autre côté du comptoir. Il n’est pas le seul. Tout le monde discute, K-0 debout.

Soudain, l’info tombe : un policier puis deux, puis Charb, Cabu, Wolinski… Le patron appelle sa copine, en charge de la protection d’un haut-magistrat. Le vouvoiement tombe, le tutoiement s’impose. Unité nationale.

Je sors. Besoin d’air. Pollué mais de l’oxygène quand même. Trois appels en absence de la fiancée. Elle va bien. Ouf. Cinq appels en absence d’une amie de promo. Elle habite à proximité. Je m’invite. Nous nous droguons à I-Télé. Deux heures, puis on sort s’aérer.

Hier, j’ai conduit. Deux heures entre Paris et la petite couronne. La peur au début de voir la voiture d’auto-école confondue avec un véhicule de police. Peur de ces dégénérés qui réussissent à nous apeurer. Pas d’accident, nous rentrerons à bon port.

Après-midi chez les collègues et petite halte place de la République. Un ancien conseiller du Président de la République ne veut pas parler aux confrères et consoeurs. Des maires d’arrondissements parisiens se mêlent aux anonymes.

Nous posons tous un crayon. Nous ne déposons pas les armes. Nous leur donnons un outil de travail. Partis sans avoir pu emmener quelque bagage que ce soit où qu’ils soient.

Dans le TGV pour Strasbourg ce matin, le cahier précède l’ordinateur. Plus facile de biffer, de changer un mot ou de barrer une phrase inutile. Je repense au SMS optimiste et matinal d’un très bon ami : « Ca va ! On est en vie ! Profitons-en ! »

César Armand

« GrandeurSRvitude », l’hommage aux orfèvres des lettres

Décembre 2014 : Prof’ Quelier inaugure un blog dédié aux petites mains de la presse.

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Tous droits réservés GrandeurSRvitude.com

Vous aimez Des chiffres et des lettres ? Vous allez adorer GrandeurSRvitude !
« Un blog consacré aux journalistes, et aux secrétaires de rédaction en particulier » dixit son créateur, Olivier Quelier, coresponsable de la filière Journalisme-SR de l’emi-cfd.

Conseils d’écriture de Gustave Flaubert à Grégoire Delacour – je vous conseille La première chose qu’on regarde plutôt que La liste de mes envies –, en passant par Sorj Chalandon – je vous recommande La légende de nos pères – ;

Citations sur la pratique du journalisme ;

Exercices de style à la manière de Raymond Queneau ;

N’attendez plus, cliquez…

http://grandeursrvitude.com

César Armand

« Les Amazones de la République », l’encyclopédie politique de l’été

Le dernier livre de Renaud Revel revient, en détail, sur les passions élyséo-médiatiques qui ont émaillé la Vème République.

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Qu’ont de commun François Mitterrand et Jacques Chirac ? Le conseiller en communication Jacques Pilhan ? Pas seulement ! L’amour démesuré de l’autre sexe, et si l’intéressée a une carte de presse, c’est encore mieux…

Dans une enquête très bien écrite, à mille lieues de l’austère Sexus Politicus des Christophe Deloire et Dubois, le journaliste de L’Express Renaud Revel raconte, avec force détails, cinquante-cinq ans de secrets d’alcôve entre présidents et journalistes.

Anne Fulda & Nicolas Sarkozy

Aucun nom – ou presque – ne passe à la trappe, nulle grivoiserie à l’horizon – pas de trace du rapport dans le parking à Beaubourg par exemple – , juste des faits précis avec les bons interlocuteurs, comme Anne Fulda, l’éditorialiste du Figaro, qui raconte son histoire avec Nicolas Sarkozy.

Il ne manque que la confidence de Bernadette Chirac à Patrick de Carolis dans Conversation : « Les filles, ça galopait » ou le témoignage de celle qui, entre le rez-de-chaussée et le plateau du JT au 19ème étage, se vit exiger une fellation par un ancien chef de l’Etat dans l’ascenseur.

Les Amazones de la République, Renaud Revel, First, 318 p., 19€95

César Armand

Un fait divers de l’Est républicain critiqué sur Twitter puis supprimé par la rédaction

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Merci à @GoulvenBARON

Le quotidien régional franc-comtois s’est fait l’écho d’un procès, en termes improbables pour le prévenu et la victime, avant d’effacer l’article de son site Internet. La rédaction a fini par s’excuser, dans la soirée, pour ce papier « maladroit ».

L’histoire est simple : une « donzelle » et un « jeune homme bien de sa personne, doux et équilibré ». Elle, 13 ans ; lui, 24 ans. Jusqu’ici, tout va bien. Le plus dur, c’est l’atterrissage : « patatras (…) il doit répondre d’atteinte sexuelle sur mineure ».

Sur les bancs du tribunal, c’est « une adolescente innocente et fleur bleue » alors qu’en face, l’avocat du monsieur « va souligner que la meilleure chose dans cette affaire est que sont client soit quelqu’un de correct, responsable et repentant qui a pris conscience de ce qu’il avait fait, l’assume et présente ses sincères excuse ».

Nous sommes le 20 juin 2013. La presse quotidienne régionale se porte bien, merci. L’Est Républicain a fait disparaître cet article de son site Internet.

Merci à @Mar_Lard de l’avoir remarqué, et pour le papier, disponible dans le cache de Google, c’est ici qu’il faut cliquer. Bonne lecture !

L’équipe multimédia « s’excuse »

Ce soir, c’est la surprise. Le modérateur du site web du quotidien régional a répondu au commentaire du twittos Thierry Poetic Lover (@CSPINYOURFACE).

Pour l’équipe multimédia, « loin de nous l’intention de minimiser les faits »,  ajoutant que « la qualification d’atteinte sexuelle a été fixée par la justice » et que  « le texte voulait alerter justement des dangers d’internet » avant d’admettre – il était temps – que le texte « est assurément maladroit. Nous le retirons. Nos excuses. » 

Mea maxima culpa tardif, mais réactif. Chapeau !

César Armand