Vers des mutualisations dans le bloc communal

François Baroin et Marylise Lebranchu - Tous droits réservés La Documentation Parlementaire

De gauche à droite : François Baroin et Marylise Lebranchu Tous droits réservés La Documentation Parlementaire

Jeudi 22 janvier 2015,

Au ministère de la Décentralisation et de la Fonction publique,

La ministre Marylise Lebranchu et le président de l’Association des maires de France, François Baroin, reçoivent de l’Inspection générale de l’administration et de l’Inspection générale des Finances un rapport sur « les mutualisations dans le bloc communal« .

La représentante du Gouvernement entend « trouver les bonnes échelles de mutualisation » quand le sénateur-maire de Troyes (Aube) appelle à « optimiser le meilleur rapport qualité/prix pour l’usager et le contribuable« .

César Armand
pour Europe parlementaire magazine
Tous droits réservés La Documentation parlementaire

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Les grandes villes dans la réforme territoriale

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De gauche à droite : A. Rossinot, J.-L.. Fousseret et F.Baroin – Tous droits réservés La Documentation parlementaire

 

Mercredi 21 janvier 2015,

Le maire de Besançon, Jean-Louis Fousseret, premier vice-président de l’Association des Maires de Grandes Villes de France (AMGVF), évoque la « baisse historique des dotations de l’Etat« , en compagnie de son secrétaire général André Rossinot, président de la communauté urbaine et humaine de Nancy.

Invité de dernier minute, le sénateur-maire de Troyes, François Baroin, président de l’Association des maires de France depuis novembre 2014.

 

César Armand
pour Europe parlementaire magazine
Tous droits réservés La Documentation parlementaire

François Grosdidier : « L’Etat crée de la distance, mais réduit les moyens ! »

François Grosdidier - Compte Twitter de l'intéressé

François Grosdidier – Compte Twitter de l’intéressé

Alors que la loi NOTRe est de retour au Parlement, le sénateur-maire de Woippy (Moselle) a reçu Europe parlementaire dans son bureau, ce mercredi 14 janvier 2015. Il juge « impossible » d’être sur des compétences exclusives dans certaines collectivités, citant l’exemple du tourisme.

Vice-président de la délégation sénatoriale aux collectivités territoriales et à la décentralisation, l’élu mosellan ne comprend pas comment « on peut avoir des trous dans les compétences entre l’interco et la région« , ajoutant que « décentraliser l’enseignement supérieur, là, ça aurait eu du sens ! »

Relancé sur le sujet de la croissance verte, François Grosdidier s’emporte : « On va tuer la proximité et tuer la responsabilité ! Les régions seront en charge de verbiage. C’est une vraie-fausse décentralisation avec des vrais-faux pouvoirs. »

Idem sur les maisons de services au public, prévues par la loi : « Ce n’est pas normal que la loi s’en occupe ! Les collectivités le font déjà. Ayons confiance en l’intelligence des élus… »

Que dire alors de l’observatoire de la gestion publique locale, cette nouvelle couche de la lasagne territoriale : « C’est une ânerie ! Si l’on veut gagner en efficacité, il faut qu’on ait, sur chaque problème, un seul responsable public. Or aujourd’hui, tout le monde va s’occuper de tout et personne ne sera responsable de rien. » Un peu de bon sens !

En résumé, celui qui est aussi membre de la commission des lois juge que « le Gouvernement se donne bonne conscience alors qu’on maintient des doublons et qu’on touche davantage au bloc communal et intercommunal que les autres« .

César Armand
pour Europe parlementaire magazine
Tous droits réservés La Documentation parlementaire

Nous sommes tous des Charlie

Retour sur deux jours de peur et de terreur.

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Dix morts. Dix morts de trop. Dix mots de trop. Ce sont les premiers mots qui me viennent mercredi midi. Abasourdi. Sourd. Qui veut entendre ça ? Depuis, le bilan s’est alourdi. Treize morts, entre Charlie Hebdo et la policière municipale tuée hier à Montrouge.

Trop de maux. Trop de douleurs. Ce mercredi 7 janvier 2015, il est 11h55 à l’hôtel du ministère de la Fonction publique et de la Décentralisation. Marylise Lebranchu a invité les journalistes à midi pétantes pour discuter des dix nouvelles nouvelles métropoles.

Au deuxième rang, juste derrière, le chef d’un quotidien régional téléphone : « Quoi ? Une fusillade à Charlie Hebdo ? » Regards incrédules, frissons, oreilles dressées. A gauche : « J’ai pas de smartphone, mais on vient de m’envoyer par SMS : 10 morts, 5 blessés. »

A la dernière rangée, un JRI nous voit rivés sur nos portables : « Qu’est-ce qui se passe ? » Je hurle : « Fusillade à Charlie Hebdo. DIx morts. » Les alertes tombent qu’à l’instant. Les facebookeurs et/ou twittos s’affairent sur leurs écrans. Le drame est réel, quasi-irréel.

Plus de souffle d’exaspération car l’attente est trop longue. Les regards sont blancs. Les teints livides. Les bouches décomposées. La ministre arrive à 12h10, les yeux rivés sur son téléphone ; François Hollande vient, lui, d’arriver au siège de l’hebdomadaire satirique.

Marylise Lebranchu s’excuse pour son retard : « Je suis désolée… Je suis comme vous ce qui se passe. C’est dramatique ce que nous vivons. C’est effroyable. Je ne trouve pas les mots. »

Elle embraye malgré tout : « Je voulais vous parler des métropoles le 1er janvier, mais on m’a dit que ce n’était pas une bonne idée. » La salle, en apnée depuis dix minutes, rigole, ravie de lâcher prise et d’oublier la tragédie, ne serait-ce que quelques secondes.

Dans la foulée, départ pour un café à proximité. Pas de télévision. Juste un café et un sandwich. Peut-être une cigarette, mais non. Mon portable recharge ses batteries de l’autre côté du comptoir. Il n’est pas le seul. Tout le monde discute, K-0 debout.

Soudain, l’info tombe : un policier puis deux, puis Charb, Cabu, Wolinski… Le patron appelle sa copine, en charge de la protection d’un haut-magistrat. Le vouvoiement tombe, le tutoiement s’impose. Unité nationale.

Je sors. Besoin d’air. Pollué mais de l’oxygène quand même. Trois appels en absence de la fiancée. Elle va bien. Ouf. Cinq appels en absence d’une amie de promo. Elle habite à proximité. Je m’invite. Nous nous droguons à I-Télé. Deux heures, puis on sort s’aérer.

Hier, j’ai conduit. Deux heures entre Paris et la petite couronne. La peur au début de voir la voiture d’auto-école confondue avec un véhicule de police. Peur de ces dégénérés qui réussissent à nous apeurer. Pas d’accident, nous rentrerons à bon port.

Après-midi chez les collègues et petite halte place de la République. Un ancien conseiller du Président de la République ne veut pas parler aux confrères et consoeurs. Des maires d’arrondissements parisiens se mêlent aux anonymes.

Nous posons tous un crayon. Nous ne déposons pas les armes. Nous leur donnons un outil de travail. Partis sans avoir pu emmener quelque bagage que ce soit où qu’ils soient.

Dans le TGV pour Strasbourg ce matin, le cahier précède l’ordinateur. Plus facile de biffer, de changer un mot ou de barrer une phrase inutile. Je repense au SMS optimiste et matinal d’un très bon ami : « Ca va ! On est en vie ! Profitons-en ! »

César Armand